Suite et fin de ce diptyque atypique dans lequel nous suivons le parcours d’Aimé Clouzeau, inspecteur de police à la Mondaine , la brigade des moeurs dans le Paris des années 30. Mais désormais la guerre est là, Paris est occupée. Il faut compter avec les boches qui cassent du juif. Dans un contexte dur, la rafle du Vél d’Hiv, Clouzeau rêve d’une échappée lointaine dans les bras d’une belle prostituée qui l’a envoûté quelques années auparavant. Mais la réalité le rattrape, notamment en la personne de son père, malade mental, qui rend la vie impossible à sa mère. Aimé n’était pas un mauvais bougre, mais il s’est mis à ressembler à son époque: cruel, insensible. Et on se met à le détester, comme on peut détester ces années de guerre et d’horreurs inimaginables.
Zidrou et Lefebre (Lydie) signent là un ouvrage peu commun sur une époque dont la France n’a surtout pas à se glorifier. Aimé n’est que le fil conducteur du scénario sur lequel se greffe une multitude de petites histoires, dont on apprend avec stupéfaction à la fin qu’elle sont basées sur des faits réels, et que la plupart des personnages principaux ont réellement existé. Histoire d’enfoncer un peu plus le couteau… Beaucoup de mélancolie, de tristesse mais aussi d’espoir, avec de très beaux moments, dans cette bande dessinée qui touche plus d’une fois la corde sensible.
